Les conflits de légitimité au travail

Les conflits de légitimité au travail

« Illégitime » : une discrimination qui ne dit pas son nom

« Pas à sa place ! ». Dans mon dernier article publié sur RH info  je me penche sur les conflits en légitimité au sein de l’entreprise.

Trop jeune, trop vieux, trop typé … Pas issu de la « bonne » école, pas assez d’expérience, pas la culture de l’entreprise … Bref : illégitime !

Ce murmure, cette disqualification, vous l’avez sans doute déjà entendu !

Imposteur, voleur, faussaire … l’accusé est pointé du doigt !

En face de lui, il y a des personnes qui se considèrent comme des victimes.

Victimes morales, victimes opérationnelles. Victimes offensées et indignées d’abord. Puis éventuellement : révoltées, résignées et démotivées.

Les bagarres de légitimité sont toujours graves, car elles portent atteinte à l’identité de l’individu et à sa valeur. Elles érodent la cohésion du groupe, et ralentissent le fonctionnement de l’entreprise. Les actions de management se trouvent contestées ou challengées, à demi-mot ou au grand jour. Non seulement le leadership n’est pas accordé, mais il est sapé.

Lire la suite de mon article sur RH info

Dans mes prochaines publications, je me pencherai également sur notre propre sentiment d’illégitimité. Celui que l’on tait et que l’on cache … et qui nous paralyse et nous fait honte.

On ne peut pas ne pas communiquer

Nous sommes des êtres sociaux: pour nous, tout est communication et relation.

Dès lors que nous vivons au sein d’une communauté, tout devient «  relation  » et «  communication  »

Et l’aptitude à échanger avec souplesse est « la » compétence au cœur de notre vie.
Aussi bien privée que professionnelle.
Mal communiquer a des conséquences immédiates sur notre bien-être et nos actions quotidiennes.

Qui n’a jamais terminé une journée, énervé et honteux, de ne pas avoir trouvé le bon positionnement  dans un échange important ?

Opportunités qui nous passent sous le nez … rentrées d’argent compromises … relations gâchées …
Et par dessus tout  : cuisant sentiment d’échec personnel  !

Nous avons tous à gagner à apprendre une meilleure façon d’aborder les relations.

Car cette dextérité sociale conditionne aussi notre avenir et celui de nos proches: d’un entretien d’embauche qui se passe mal, aux relations tendues avec les profs des enfants, en passant par le mot de trop à belle-maman, sans oublier le client à qui on aimerait dire «  non  » sans casser la relation.

Face à la difficulté, le zig-zag n’est pas une stratégie  !

Passer sans cesse de «  Paillasson  » à «  Hérisson  », cela n’est pas tenable, ça coûte trop cher  !

Savoir communiquer c’est d’abord savoir s’affirmer

L’affirmation de soi est la capacité à exprimer ses besoins, ses opinions, ses valeurs, ses émotions et ses pensées.
L’assertivité se fait dans la réciprocité, la clarté et le respect.
Elle permet de (re)trouver le plaisir de bien vivre avec les autres.

Cette démarche nous fait entrer dans le cercle vertueux du développement personnel, parce qu’elle augmente la confiance et l’estime de soi.

Confiance en soi, quand nous constatons l’installation de cette nouvelle compétence relationnelle, et par le sentiment de reprise de contrôle.
Estime de soi, par l’augmentation de notre sentiment d’efficacité personnelle, par le dépassement d’une difficulté souvent ancrée depuis des années, et le plaisir de repousser ses limites.

Trouver sa place et poser ses limites

Imaginez …. enfin  !!

Donner son avis en réunion  !
Arrêter de se censurer de peur d’être ridicule  !
Aborder les entretiens avec confiance, avec une boussole claire  !
Stopper les parties de bras de fer dont nous sortons tous perdants  !
Se faire respecter tout en étant respectueux  !
Rompre l’isolement et trouver du soutien  !
Oser demander  ! (et obtenir .. ou pas …)
Dire non avec naturel et sans remords  !
Arriver à dialoguer et non pas «  monologuer  » ou bougonner dans son coin  !
Sortir des non-dits étouffants et des incompréhensions rageantes  !
Quitter la colère, la honte et le frustration  !

Et surtout … retrouver la fierté  !

Comment fonctionne l’affirmation de soi ?

Pour apprendre à s’affirmer, il faut passer par la compréhension et l’intégration de deux axes simples  :

1 ) Les comportements relationnels.

Il existe deux comportements relationnels inadaptés et un seul pleinement équilibré:

Le comportement inhibé (Paillasson)  :

Incapacité à s’exprimer avec authenticité, ou le faire de façon indirecte, inappropriée ou au détriment de soi-même. Peur de blesser, d’être rejeté, d’être ridicule ou de déplaire.

Le comportement agressif (Hérisson)  :

Expression brutale de ses pensées, émotions, besoins … au détriment des droits des autres. Souvent de façon inappropriée. Parfois en réaction à une situation inhibée précédente, ou d’un sentiment de vulnérabilité.

 

Le comportement affirmé (Le chêne)  :

Exprimer ses pensées, droits, émotions et besoins, en respectant les droits des autres, de façon honnête, directe, et appropriée.

 

2 ) Les droits de la personne.
L’attitude affirmative repose sur l’acceptation des droits de l’individu et de leur réciprocité.

Il est important de les définir, et de réfléchir à ce qu’ils évoquent en nous, émotionnellement et intellectuellement.

En voici quelques uns  :

Le droit de mettre en avant sa dignité et le respect de soi, sans porter atteinte à l’autre.
Le droit d’être traité avec respect, en respectant l’autre.
Le droit de ressentir ou d’exprimer des émotions, en respectant celle de l’autre.
Le droit de demander ce dont nous avons besoin, sans forcément l’obtenir.
Le droit de dire non sans se sentir coupable et sans se justifier.
Le droit de prendre du recul et de réfléchir avant d’agir.
Le droit à l’erreur.
Le droit de changer d’avis.

Se mettre en action sans attendre !

Si vous souffrez d’un manque d’affirmation, vous avez besoin de vous engager dès à présent vers le changement.

Lire et comprendre ne suffira pas.
Espérer changer ne suffira pas.

Vous en avez déjà eu l’expérience et vous savez que les bonnes résolutions se fracassent sur le réel.

L’affirmation de soi est une compétence. Comme l’anglais, le piano, ou le jardinage.
Cela demande un apprentissage et une pratique.
Une action régulière. Assidue. Déterminée.

C’est possible au travers d’une méthode structurée et progressive.

Le travail sur soi, préalable à l’affirmation de soi

Puisque l’affirmation de soi est l’expression de ses émotions, de ses pensées, de ses besoins et de ses opinions.
Puisqu’elle est la conquête de ses droits, et le respect des droits de l’interlocuteur.
Puisqu’elle est le dépassement des comportements relationnels inadaptés.
Puisqu’elle se fait d’une manière directe, honnête et appropriée.

ALORS … elle doit se faire en parallèle à une réflexion sincère sur l’ensemble de ces éléments.

Entre le «  Connais-toi toi-même  » et le « Deviens qui tu es » des grecs.
Je vous propose donc de passer par une phase d’observation et de réflexion.

Commencez dès à présent à noter par écrit, au jour le jour, ce qui se passe en vous et autour de vous.

Je vous propose pour cela d’utiliser ce que j’appelle « un cahier Euréka », c’est à dire un carnet, beau de préférence, que vous garderez avec vous et qui vous accompagnera dans votre progression. C’est un outil extrémement précieux pour votre cheminement.

Quels sont réellement vos besoins  ? Vos valeurs  ?
Avez-vous des pensées négatives récurrentes  ? Des ruminations  ? Des croyances  ?
Etes-vous souvent critique envers vous-même  ?
Vous mettez-vous souvent en colère  ?
Voyez-vous des comportements affirmés, inhibés, agressifs, manipulateurs  ?
A quel droits se rattachent-ils ou s’opposent-ils  ?
Quels sentiments, quelles pensées, quelles émotions cela soulève t-il en vous  ?

Dans votre journal soyez aussi complet que possible, sans chercher à être dans la précision pour l’instant, laissez plutôt courir votre stylo, et voyez ce qui surgit.

Il s’agit de bâtir les fondations d’une affirmation de soi sincère et solide.

 

 

Post Scriptum : J’avais initialement écrit cet article sur RH info le 22/10/2019. Il n’est plus en ligne à ce jour, aussi je me permets de le republier ici, à l’occasion de la sortie de mon livre : « Affirmez-vous en douceur. Développez votre assertivité pour concilier affirmation de soi et respect d’autrui » Eyrolles.

 

Comment réagir quand vous êtes mal écouté ?

Comment réagir quand vous êtes mal écouté ?

6 pistes pour bien réagir si n’êtes pas écouté par vos proches au moment où vous en avez besoin.

Que faire (et surtout comment),  si vous allez vers quelqu’un et que sa réaction vous déçoit ? 

Certains jours, nous avons besoin de parler, parce que quelque chose nous pèse ou nous pose problème, ou bien tout simplement parce que nous avons envie de partager nos pensées et de nous sentir proche d’un autre être humain, nous avons besoin de compréhension, de proximité .. c’est bien normal.

Et si, ce jour-là, au lieu d’avoir une écoute bienveillante et inconditionnelle, nous recevons des conseils, des jugements, de la moquerie ou de l’agacement ?

Alors nous nous sentons incompris, rejetés, isolés, mal-aimés, frustrés ou en colère … c’est un festival d’émotions négatives, qui risquent à la fois d’entamer notre joie de vivre, mais aussi, plus sévèrement, de porter atteinte à la confiance que nous investissons dans l’autre… et dans la relation.

Cela créé une faille, il faut éviter qu’elle se transforme en gouffre !

Dans cette vidéo, je vous propose des pistes pour mieux gérer la situation, en gardant quelques points de repère:

– Soyez empathique et compréhensif: votre interlocuteur a ses propres soucis, ou bien il a mal mesuré l’importance de cette converstion pour vous, ou bien encore il était dans un tout autre état d’humeur ou d’émotion…

– Accueillez les limites de vos proches et leurs émotions : (l’écoute est un métier ou au minimum une compétence, et tous ne la possèdent pas)

– Ne faites pas de procès d’intention, ne cherchez pas à interpréter l’attitude de la personne en face,

– N’attaquez pas la personnalité, restez sur les comportements,

– Exprimez votre ressenti et vos émotions calmement, sans vous plaindre et sans colère,

– Reformulez si nécessaire en prenant un peu de hauteur (position méta, position d’observateur),

– Exprimez votre besoin (mais n’exigez pas): vous êtes légitime à souhaiter être écouté, mais vos amis ne vous doivent rien ! C’est à vous de combler vos propres besoins, vous êtes un adulte.

– Préservez à tout prix la relation, remettez cette discussion en perspective,

– Rattrapez le coup si vous avez mal réagit à chaud et passez au plan B de la réaction « à froid ».

La conversation tourne à la catastrophe ? C’est la guerre nucléaire ? Ze big solution est dans la vidéo  😉

Des difficultés dans votre communication ?

Des difficultés dans votre communication ?

Comment savoir si j’ai un problème d’affirmation de soi ?

Vous avez un problème d’assertivité si vous n’arrivez pas à communiquer clairement qui vous êtes et ce que vous voulez (et donc ce que vous ne voulez pas), si vous n’arrivez pas à demander, à refuser, à faire des remarques bien dosées ou à donner du feedback.

Qu’est-ce que l’assertivité ?

L’affirmation de soi est la capacité à exprimer ses besoins, ses opinions, ses valeurs, ses émotions et ses pensées. Et à le faire de manière claire et appropriée. Elle est basée sur la réciprocité.
Elle sert à prendre sa place et poser ses limites.

  • Si vos interlocuteurs vous regardent de haut ou vous parlent mal.
  • Si vos interlocuteurs s’opposent à vous, s’ils se bloquent.
  • Si vos interlocuteurs vous paralysent
    … alors vous avez un manque d’équilibre dans votre communication:

Vous êtes trop en avant ou vous êtes trop en retrait, et parfois vous passez d’une attitude à l’autre, je m’explique !

L’attitude inhibée (ou passive ou soumise ou « paillasson ») :

On dit d’une personne qu’elle est inhibée dans sa communication quand elle est trop en retrait.

La relation est déséquilibrée à son détriment.

Elle n’ose pas demander, ou refuser. Elle ne prend pas la parole. Elle ne parle pas de ses réalisations, ne met pas en avant ses idées. Elle se laisse couper la parole et ne sait pas répondre aux critiques … Bref : elle est dans le « Ne … pas » et joue contre son camp !

Cela a de grandes conséquences dans sa vie professionnelle, car cette personne est invisible !

Les promotions, les formations lui passent sous le nez. En revanche les corvées savent où la trouver !

L’attitude agressive :

Une personne dite « agressive » au sens de l’affirmation de soi est perçue comme trop en avant. Elle donne l’impression de tirer la ocuverture à elle, de prendre trop de place.

Elles exprime ses pensées et ses opinions un peu trop « haut et fort ». Elle a toujours raison, et se vante d’être « cash ».. Oh .. certes certes ! le politiquement correct ne passe pas par elle !! Elle va « trop loin » et démarre au quart de tour !

 

L’attitude passive-agressive :

Dans un mouvement de bascule permanent, l’attitude passive-agressive passe d’un excès à l’autre !

Une personne accepte trop, puis craque et explose en reproches et récriminations.

Comment avoir une bonne écoute ?

Comment avoir une bonne écoute ?

Améliorer son écoute : une compétence qui fait boule de neige

Avoir une bonne écoute est rarement un comportement spontané. C’est pourtant une clé de votre impact et de votre réussite professionnelle, et bien entendu, c’est aussi une qualité qui a des effets positifs sur votre vie privée.

Si certaines personnes ont des facilités, en revanche les grands écoutants sont toujours des personnes qui ont beaucoup réfléchi, observé, pratiqué, et … démontré une immense modestie.

La sincérité, l’authenticité sont indispensables, mais ne suffisent pas.

L’empathie et la bienveillance non plus. Pas plus que l’affection ou l’amour.

Des techniques, des cadres, des repères sont nécessaires.

4 grandes idées pour mieux écouter (et pas seulement entendre):

– Tenir un cahier d’écoute: il vous servira de base réflexive à votre pratique professionnelle. Vous pouvez tout simplement lui donner une forme de tableau en 4 colonnes : Situations et déclencheurs / Emotions / Pensées / Conséquences.

Gérer vos émotions et vos pensées : Ecouter, c’est « se taire » à l’intérieur de soi. Vos émotions et vos pensées sont des parasites qui perturbent votre attention. Par exemple : commencer à préparer sa réponse, porter des jugements, attendre avec impatience la fin des phrases …

Restez souple dans votre approche et votre style: Ne jouez pas à écouter comme un bonze ou un psy, ne vous regardez pas « écouter ». restez vivant : posez des questions parfois, reformulez souvent, souriez, hochez la tête,et pourquoi pas .. faire de la révélation de soi.

Guidez la parole : Vous êtes dans un rôle précis, vous avez une fonction, et vous agissez dans un cadre et un contexte précis … gardez le cap de votre intention dans l’échange.

Ce court résumé est une manière de vous inviter à aller plus loin en lisant l’article que j’ai écrit à ce sujet pour RH info. Vous le trouverez ici : https://www.fr.adp.com/rhinfo/2019/ameliorer-son-ecoute-pour-progresser/

Savoir écouter: une compétence indispensable.

Savoir écouter: une compétence indispensable.

Ne pas écouter est devenu inacceptable !

La nécessité d’écouter attentivement se fait sentir dans chaque aspect de nos vies.

Pas une seule « profession » ne peut s’en passer : élus, religieux, formateurs, managers, Rh, professions libérales, personnel de santé, vendeurs … jusqu’aux conducteurs de bus ou aux … parents.

L’écoute est désormais un enjeu de société et un enjeu politique.

Les individus n’acceptent plus la verticalité, l’autorité, le surplomb, la parole qui vient d’en haut, le paternalisme et l’infantilisation.
Ils n’acceptent plus le monologue.

Ils réclament de l’horizontalité, un partage du droit à « dire », une participation démocratique, un échange égalitaire de connaissances et de points de vue.
Ils veulent du lien.

Ils demandent du respect.
Ils exigent du dialogue.

(suite…)