Perdre sa santé mentale pour se diplômer ?

Dans le cadre des réflexions que je mène sur la santé mentale au travail et la prévention des risques psycho-sociaux, je vous relaie cet article très intéressant sur la souffrance des étudiants, dans les années où ils travaillent sur leur thèse pour obtenir un doctorat. L’auteur indique que « Plus de 40 % des doctorants répondaient aux critères de dépression ou d’anxiété modérée à sévère, contre 32 % des professionnels pour la dépression et 26 % pour l’anxiété. » Un chiffre vertigineux.

Je vous laisse découvrir plus avant cette étude dans le texte qui suit.
Sylvie.

Faut-il souffrir pour mériter son doctorat ?

Cassie M Hazell, University of Westminster

Les doctorants représentent l’avenir de la recherche, de l’innovation et de l’enseignement au sein des universités et d’autres établissements. Or il semblerait que cet avenir soit menacé : des recherches ont révélé la fragilité de leur santé mentale. L’étude que j’ai menée avec mes collègues auprès de doctorants au Royaume-Uni montre que ces derniers répondent davantage aux critères cliniques de dépression et d’anxiété que la population active, et qu’ils présentent des symptômes beaucoup plus graves que les participants du groupe contrôle constitué de professionnels.

Nous avons interrogé 3 352 doctorants et 1 256 professionnels qui nous ont servi d’échantillon apparié. Les questionnaires utilisés pour l’analyse des symptômes sont ceux des services de santé mentale du National Health Service (NHS), le système de santé publique du Royaume-Uni.

Plus de 40 % des doctorants répondaient aux critères de dépression ou d’anxiété modérée à sévère, contre 32 % des professionnels pour la dépression et 26 % pour l’anxiété.

Concernant le risque de suicide, les taux sont similaires (de 33 % à 35 % pour les deux groupes), des chiffres importants qui peuvent s’expliquer par les taux élevés de dépression constatés dans notre échantillon.

Nous avons également demandé aux doctorants ce qu’ils pensaient de leur santé mentale et de celle de leurs pairs. Plus de 40 % considèrent qu’il est normal de souffrir de troubles mentaux pendant un doctorat et 41 % nous ont dit que la plupart de leurs collègues doctorants en rencontraient. Un peu plus d’un tiers des doctorants ont envisagé de mettre fin à leurs études pour cette raison.

Culture de la pression

Il existe clairement une prévalence élevée de troubles mentaux parmi les doctorants, par rapport aux taux observés dans l’ensemble de la population. Nos résultats mettent aussi en évidence un problème avec le système actuel d’études doctorales, voire du milieu universitaire dans son ensemble, qui encourage une culture de la pression à la productivité et de la dévaluation.

Cette mentalité subsiste chez les doctorants. Dans les groupes de discussion et les enquêtes que nous avons menés dans le cadre d’autres études, des doctorants ont déclaré afficher leur souffrance, qui serait la preuve qu’ils travaillent dur. Un étudiant nous a dit :

On est nombreux à penser qu’il faut souffrir pour son doctorat. Si on ne souffre ni d’anxiété ni du syndrome de l’imposteur (le sentiment de ne pas être à sa place ou de ne pas mériter de faire un doctorat), c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

Nous avons aussi analysé les facteurs de risque susceptibles d’aggraver la santé mentale des doctorants et ceux qui, au contraire, peuvent la préserver. L’insécurité financière en fait partie. En effet, les étudiants ne bénéficient pas tous de ressources leur permettant de couvrir leurs frais de scolarité et dépenses personnelles. Ils n’ont pas non plus la garantie de trouver un débouché une fois leur doctorat en poche, car le nombre des postes postdoctoraux n’augmente pas au même rythme que celui des doctorants.

Autre facteur de risque : la relation conflictuelle qu’ils peuvent entretenir avec leur directeur ou directrice de thèse. Si l’on compare cette personne, comme l’a fait l’un de nos collaborateurs et doctorant, à une « épée » que l’on peut utiliser, le cas échéant, pour terrasser le « monstre » que représente le doctorat, il faut que l’arme soit efficace. Or, quand le directeur ou la directrice de thèse est indisponible, trop critique ou pas suffisamment spécialisé, il devient difficile, voire impossible, de s’attaquer au monstre. https://www.youtube.com/embed/RSYtKCNvYbM?wmode=transparent&start=0 Présentation de « Carnets de thèse », de Tiphaine Rivière, roman graphique qui raconte les épreuves de vie d’une doctorante (éditions du Seuil).

Un manque d’intérêts ou de relations en dehors des études, ou la présence de facteurs de stress dans la vie personnelle sont également des facteurs de risque.

Par ailleurs, nous avons constaté l’existence d’un lien entre la dégradation de la santé mentale et le perfectionnisme, le syndrome de l’imposteur et un sentiment d’isolement.

Ouvrir la discussion

La recherche doctorale a néanmoins de bons côtés. De nombreux doctorants trouvent leurs études agréables et enrichissantes, et les exemples d’environnements de recherche coopératifs et stimulants sont légion.

Faire un doctorat, c’est l’occasion pour les étudiants de passer plusieurs années à approfondir un sujet qui les passionne. Il s’agit en effet d’un programme de formation destiné à les doter des compétences et de l’expertise nécessaires pour faire progresser les connaissances au niveau mondial. Les exemples de bonnes pratiques ci-dessus nous permettent d’identifier ce qui fonctionne et ensuite de les partager.

La question du bien-être et de la santé mentale des doctorants doit continuer à faire l’objet d’une réflexion et de discussions constructives, impartiales et étayées, afin d’éviter de perpétuer des idées fausses.

Notre étude montre que le pourcentage de doctorants convaincus que leurs pairs souffrent de troubles mentaux et qu’il est normal d’avoir une santé mentale fragile dépasse le pourcentage réel d’étudiants répondant aux critères de diagnostic d’un problème de santé mentale. En d’autres termes, les personnes interrogées semblent surestimer le nombre déjà élevé de doctorants ayant connu ce genre de difficultés.

Afin de ne pas aggraver involontairement la situation, il convient donc d’être prudents quant aux messages que nous diffusons sur ce sujet et de faire en sorte qu’ils ne soient pas trop négatifs, au risque d’alimenter le mythe selon lequel tous les doctorants souffrent de troubles mentaux, et de contribuer à entretenir une culture universitaire toxique.


Traduit de l’anglais par Karine Degliame-O’Keeffe pour Fast ForWord.

Cassie M Hazell, Lecturer in Social Sciences, University of Westminster

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Pour une communication réellement positive. Webinaire

Pour une communication réellement positive. Webinaire

Comment communiquer de manière franche ET respectueuse.

Parler et échanger, c’est notre lot quotidien.

Iné-vi-table !

Avec notre famille, nos collègues, nos proches et nos amours …. Nous dialoguons.

heuh .. disons que nous dialoguons … tant bien que mal.

Parce que, soyons francs … Purééééééeeeee que c’est compliqué parfois !!!!!!

 

Je vous propose une heure de webinaire pour explorer : « Comment MIEUX communiquer »

C’est à dire :

  • Comment concilier la franchise et le tact,
  • Comment être sincère sans blesser,
  • Comment rester authentique et inclusif,
  • Comment donner des conseils sans être étiqueté « Con… prétentieux »,
  • Comment poser des limites sans vexer,
  • … et ainsi de suite ….

 

Auteure du livre « Affirmez-vous en douceur » (Ed Eyrolles). Je vous propose une heure de webinaire pour répondre à ces questions.

Ce webinaire sera en direct et interactif, vous pourrez donc éclaircir toutes vos interrogations

Evénement clos.

 

 

Les conflits de légitimité au travail

Les conflits de légitimité au travail

« Illégitime » : une discrimination qui ne dit pas son nom

« Pas à sa place ! ». Dans mon dernier article publié sur RH info  je me penche sur les conflits en légitimité au sein de l’entreprise.

Trop jeune, trop vieux, trop typé … Pas issu de la « bonne » école, pas assez d’expérience, pas la culture de l’entreprise … Bref : illégitime !

Ce murmure, cette disqualification, vous l’avez sans doute déjà entendu !

Imposteur, voleur, faussaire … l’accusé est pointé du doigt !

En face de lui, il y a des personnes qui se considèrent comme des victimes.

Victimes morales, victimes opérationnelles. Victimes offensées et indignées d’abord. Puis éventuellement : révoltées, résignées et démotivées.

Les bagarres de légitimité sont toujours graves, car elles portent atteinte à l’identité de l’individu et à sa valeur. Elles érodent la cohésion du groupe, et ralentissent le fonctionnement de l’entreprise. Les actions de management se trouvent contestées ou challengées, à demi-mot ou au grand jour. Non seulement le leadership n’est pas accordé, mais il est sapé.

Lire la suite de mon article sur RH info

Dans mes prochaines publications, je me pencherai également sur notre propre sentiment d’illégitimité. Celui que l’on tait et que l’on cache … et qui nous paralyse et nous fait honte.

Atelier « Pourquoi c’est si difficile de changer ? »

Atelier « Pourquoi c’est si difficile de changer ? »

Qu’est-ce qui nous empêche de changer quand nous VOULONS changer ?

Nous avons tous quelque chose en nous (ou dans notre vie) que nous voulons changer. Vraiment !

Mieux communiquer, être plus affirmé ou au contraire plus bienveillant … Manger moins et bouger plus … Stopper la clope … S’éloigner des vieux « copains » toxiques … Être plus positif et optimiste … Enfin lâcher prise … Ne plus nous prendre le choux pour des broutilles … Pardonner (enfin !) à nos parents, ou à nos ex, pour leurs maladresses … Arrêter de ruminer ou de râler … En finir avec la procrastination …

Oui, nous avons tous un petit rien (ou un gros « quelque chose ») que nous nous promettons d’améliorer … chaque année … au moment des bonnes résolutions … … ou avant l’été … ou à la rentrée … Bref : à tout moment, mais toujours .. demain …

Et pourtant nous n’y arrivons pas ! POURQUOI ?

Est-ce une question de volonté ? De motivation ?

Un problème de méthode ? D’information ?

Avons-nous vraiment des « résistances » ?

Est-ce qu’il y a quelque chose qui cloche en nous ?

Il nous manque peut-être des qualités que les autres ont ?

Devons-nous acquérir des compétences nouvelles ?

Peut-être notre état d’esprit n’est-il pas le bon ?

Manquons-nous de soutien ? Est-ce ça LA clé ??

Ou alors .. c’est une question de croyances ??

Zoom sur vos bloqueurs de changement !

Une heure d’atelier le jeudi 1er juillet pour:

COMPRENDRE d’où vient la panne, avant de RÉPARER votre moteur.

Atelier gratuit, à 18h et en ligne. Accessible sans inscription pour les adhérents du « Club du positif ».

Inscription obligatoire pour les non-adhérents qui viennent pour la 1ere fois.

 

Replay et documents de support réservés aux adhérents.

Non-adhérents au « Club du Positif » de Sylvie Riondel, inscrivez-vous en utilisant le formulaire ci-dessous.
Le lien de connexion vous sera posté le matin de l’événement.

Surveillez vos spams !
Pour des raisons d’organisation, il ne sera pas possible de nous contacter après 16h le jour de l’événement.

Pour toute demande :

contact@sylvie-riondel.com    ou 07 86 99 82 77

Atelier en ligne le 4 mars: « Valeurs, besoins et objectifs »

Nos valeurs et nos besoins déterminent nos priorités et nos objectifs

Dans cet atelier, nous avons au programme :

– Définir valeur et besoin,

– Découvrir les vôtres,

– Défricher vos priorités et vos intentions,

– Examiner deux manières d’aborder son avenir: se fixer des objectifs SMART ou adopter l’effectuation.

 

Atelier de 45 minutes, le jeudi 4 mars à 18h en visio.

Les membres du « Club du Positif » n’ont pas besoin de s’inscrire, ils reçoivent automatiquement leur invitation.

Pour les non-membres, une seule invitation est offerte, avec inscription obligatoire en utilisant le formulaire ci-dessous.

(Nombre de places limitées.)

Vous recevrez le lien de connexion le jour même de l’atelier. Surveillez bien votre boîte spam 😉